« Avoir des papillons dans le ventre », « J’ai l’estomac noué », « On va voir ce qu’il a dans le ventre », ou encore « ça me prend les tripes », autant d’expressions qui traduisent un lien entre nos émotions et notre ventre. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le ventre est un véritable « deuxième cerveau ».
Cette hypothèse a été pour la première fois émise, en 1998, par Michael D. Gershon, professeur à l’université de Columbia à New York, auteur de « The second brain ». Il déclarait alors qu’« avec ses substances psychoactives endogènes, le ventre a le pouvoir de donner naissance à du découragement ou de l’enthousiasme, de l’impuissance ou du plaisir, de la dépression ou de l’accomplissement. »
Mais alors y aurait-il des neurones dans notre ventre ? De la matière grise ? Pouvons-nous réfléchir avec notre ventre ? Est-il le moteur de certaines de nos actions ?
Lorsque j’ai décidé de vous parler de ce sujet, une multitude de questions m’ont envahie. J’imagine (et j’espère) que vous aussi. Alors découvrons tout de suite ce qui se cache derrière cette étrange découverte…
De quoi est fait notre ventre ?
Situé au centre de notre corps, il est à lui seul « un véritable substrat anatomique » explique le Professeur Neunlist. En fait, les parois de nos intestins seraient tapissées de millions de neurones et chargées de neurotransmetteurs et fabriqueraient à elles seules 95 % de la sérotonine, la fameuse hormone du bonheur. Étonnant n’est-ce pas ? Et ce n’est pas tout. Elles renfermeraient également les deux tiers de notre système immunitaire ainsi que notre microbiote intestinal plus connu sous le nom de « flore intestinale ». En effet, notre tube digestif abrite près de cent mille milliards de bactéries, nécessaires à notre bonne santé et qui peuvent modifier nos comportements.
Qui l’eut cru ? Mais alors qu’est-ce que ça veut dire ? Notre ventre, nos émotions et les réactions psychiques et physiques de notre organisme sont-ils liés ? Eh bien, oui !
Notre ventre, l’origine de nombreuses maladies…
Notre stress, notre fatigue, nos angoisses et les autres maux de notre vie quotidienne se trouvent bien logés dans notre deuxième cerveau. Je m’explique.
Le nerf vague, se trouvant dans notre ventre, permet une communication permanente entre le cerveau et le système nerveux entérique (notre ventre) et notamment celle de nos émotions. Par exemple, le stress ressentit par notre système nerveux entérique agit directement sur notre muqueuse intestinale, agissant ainsi sur la quantité de sérotonine sécrétée, neurotransmetteur impliqué dans une multitude de troubles (anxiété, agressivité, stress, sommeil…). Notre microbiote intestinal influe alors sur notre cerveau. Tous deux sont donc très connectés. Mais alors comment ce lien se traduit-il ? Notre tube digestif est-il à l’origine de maladies psychiatriques, par exemple ? Eh bien là encore, je réponds oui. Cela paraît étonnant et pourtant… De nombreuses recherches et études scientifiques ont été menées ces dernières années et ont pu démontrer que ce fameux deuxième cerveau est en lien très étroit, pour ne pas dire le point de départ de maladies psychiatriques (type dépression) et neuropsychiatriques (type autisme) par exemple.
Un autre exemple, fort intéressant, est celui qui concerne la maladie de Parkinson. Des médecins du CHU de Nantes furent les premiers à affirmer que cette maladie peut être diagnostiquée par une biopsie intestinale.
Et si l’on mangeait « mieux » pour se protéger ?
Si notre ventre, lieu où transite notre alimentation, est aussi le lieu où naissent certaines maladies, n’est-il pas alors possible de les guérir grâce à ce l’on ingère ? Si nous mangeons mieux, que se passe-t-il ? Et que veut dire : manger mieux ?
Nous connaissons aujourd’hui la relation qui existe entre l’alimentation et les maladies cardiaques, l’obésité et le diabète. Ce que nous consommons pourrait également avoir des conséquences sur le cerveau. En effet, une alimentation mauvaise pour la santé pourrait augmenter le risque de maladies psychiatriques et neurologiques telles que dépression et démence, alors que des aliments bons pour la santé pourraient en protéger.
Le régime méditerranéen à l’honneur
Une étude publiée en 2009 dans Archives of General Psychiatry a montré que le risque d’avoir une dépression pouvait être diminué jusqu’à 30 % chez les personnes qui suivent un régime méditerranéen. Mais alors de quoi est constitué ce fameux régime ? Il est davantage riche en fruits, légumes, noix, céréales complètes, poisson et graisses non saturées (retrouvées dans l’huile d’olive et autres huiles végétales) que le nôtre et comporte moins de viande rouge et produits laitiers. Il a été prouvé que l’huile d’olive permet de diminuer l’apparition de troubles cognitifs ou de maladies comme l’Alzheimer, par exemple. Quel est donc son pouvoir magique ? Tout comme les poissons dits « gras » et l’avocat, elle serait porteuse de bonnes graisses nécessaires au bon fonctionnement de notre cerveau. Avez-vous déjà entendu parler d’Oméga 3 ? Oui, j’en suis sûre ! Eh bien voilà l’un des secrets d’une bonne santé. Ces acides gras protègent notre cerveau et sont les garants de notre bien-être. Alors n’attendons pas, mettons-nous au régime méditerranéen dès maintenant, « nos cerveaux » ne s’en porteront que mieux !
Les autres conseils
Mais si ce régime est l’un des remèdes, il ne peut être le seul. Pour être efficace, il doit être accompagné d’autres changements ou efforts de notre part : ne pas boire trop d’alcool, ne pas boire plus de 400 ml de boissons stimulantes comme le café, pratiquer une activité physique régulière, etc. Autant de choses à faire et à ne pas faire pour trouver un équilibre quotidien sain pour notre corps.
La méditation, l’hypnose, la sophrologie et le yoga
Et si ces pratiques transformaient notre cerveau et amélioraient notre santé ? Eh bien oui. Associées à une bonne alimentation, pratiquées quotidiennement, elles sont notre allié bien-être.
Pour Fabrice Midal, philosophe et fondateur de l’École occidentale de méditation, la méditation a un effet sur la pression artérielle, l’immunité, la fatigue mais aussi l’anxiété, l’insomnie et les addictions alimentaires. Elle permet de redevenir présent avec tout son corps. Nous ne sommes plus dans le « faire » mais dans « l’être ». C’est une respiration sans consigne, sans risque d’échouer. Nous « lâchons prise », et en ce sens, nous faisons du bien à notre organisme. Selon quelques chiffres, cette pratique réduirait de 50 % le risque de rechute en dépression. Aussi, 20 minutes de méditation par jour suffiraient à faire baisser l’anxiété de 40 %.
L’hypnose, quant à elle, serait efficace pour soulager les douleurs aiguës et chroniques et pour le traitement de la dépression et des addictions. C’est une véritable médecine corps-esprit qui traite chaque patient dans toutes ses composantes. C’est pourquoi, beaucoup de centres antidouleurs et hôpitaux y ont recours aujourd’hui.
La sophrologie, elle aussi, va au-delà de la simple recherche de détente corporelle. Plus qu’un banal exercice de relaxation par la respiration, elle propose des outils pour agir, pour se transformer. En jouant sur les organes et la circulation sanguine, elle permet de maintenir notre corps en bonne santé. Le travail se fait au niveau corporel, émotionnel et mental. Et pour faire le rapprochement avec notre système nerveux (cerveau et deuxième cerveau), elle entraîne le renforcement de nos connexions neuronales.
Et le yoga alors ? Le yoga est aussi un très bon exemple qu’une pratique régulière peut influer sur nos systèmes nerveux. Certaines postures ont des effets stimulants qui nous font du bien. Certaines ont un effet apaisant, d’autres procurent de l’énergie en produisant de la dopamine, et d’autres encore réduisent notre stress en diminuant le taux de cortisol. Cette technique rejoint donc les autres dans la recherche du bien-être et dans la lutte contre de nombreuses maladies ou troubles cognitifs.
Vous souhaitez plus d’informations ? Exerçant à la fois la sophrologie et l’hypnothérapie à Paris, je vous répondrai avec grand plaisir. Consultez ma page professionnelle pour me contacter.
Conclusion
La clé de la guérison d’une multitude de pathologies pourrait donc se trouver dans notre ventre ? Eh bien, aussi dingue que cela puisse paraître, énormément d’études démontrent que c’est bien le cas. Il est alors urgent de prendre soin de nos intestins et de notre tube digestif en général. Pour cela, une bonne alimentation et la pratique de quelques activités telles que la sophrologie, la méditation, le yoga, et bien d’autres encore sont nécessaires. Alors : Avez-vous bien « digéré » ces informations 🙂 ?
Charlotte Vallet
Hypnothérapeute et Sophrologue à Paris