Dominique Strauss Kahn, Harvey Weinstein, Silvio Berlusconi, Bill Cosby, Karim Benzema, Le Père Preynat … Qui n’a pas suivi ces affaires ou au moins entendu ces noms dans les médias ? Leur point commun : le scandale sexuel. Depuis plusieurs années les révélations de frasques sexuelles ne cessent d’être divulguées dans la presse et à la télévision et sont presque devenues « habituelles » … malheureusement ! Politiques, réalisateurs, acteurs, sportifs, prêtres… Tous les domaines sont touchés par les dérives sexuelles. Du Show-Biz à l’Église, de la simple tromperie au viol en passant par la pédophilie, ne serions-nous pas totalement égarés sur le chemin du plaisir sexuel ? Pourquoi cet acte, à la base si naturel et jouissif, est-il devenu, pour certains, une arme de destruction massive ? Pourquoi a-t-on transformé ce moment de partage et d’intimité en coucherie animale et barbare ? Quelle image positive pouvons-nous garder du sexe à l’heure de tous ces scandales qui éclatent et défilent sur tous nos écrans ? Est-il encore possible de le voir comme un acte de partage et d’amour entre deux partenaires consentants ? Le romantisme a-t-il encore sa place dans un monde où les films pornographiques se regardent comme une série TV ? Et qu’en est-il du sexe dans le milieu professionnel ? Le fameux « balance ton porc » anciennement appelé « promotion canapé » montre que nous ne sommes pas dans la fiction, mais dans une réalité bien réelle… si je peux dire cela comme ça… !
Le sexe, un acte de reproduction, d’amour qui peut devenir une arme…
L’acte sexuel est depuis la nuit des temps, chez les hommes comme chez les animaux, un acte naturel de reproduction. Mais chez les hommes, plus qu’un simple besoin primaire, il représente aussi un moment de partage, de plaisir avec l’être aimé. Cette attirance physique qui existe entre deux personnes fait naître en elles un désir profond, charnel qui se traduit par l’acte sexuel mais aussi toute la tendresse qui l’entoure. Extraordinaire pulsion de vie qui nous traverse, la relation sexuelle relie le bien-être du corps et les attentes de l’esprit, nos appétences naturelles au plaisir et nos besoin culturels d’harmonie et de respect. Elle est un essentiel de la vie. Le couple amoureux étant le premier sujet de préoccupation des Français.
Mais cette vision romantique voire idyllique de l’acte sexuel est-elle vraiment celle qui prime aujourd’hui ? N’est-elle pas entachée par tous ces scandales sexuels qui polluent nos écrans et la presse ? N’est-il pas devenu un « outil » pour arriver à ses fins voire même une arme ? La réalité n’est-elle pas beaucoup plus sombre qu’on veut le croire ?
Balance ton porc… : la « promotion canapé » enfin dénoncée…
Malheureusement, coucher pour réussir professionnellement n’est pas une fiction. Cette pratique est bien plus répandue qu’on peut le penser. Si pour la plupart d’entre nous un entretien voué à nous confier de nouvelles responsabilités ou une promotion sont un échange avec notre supérieur, pour d’autres celui-ci peut prendre une toute autre tournure … Si l’évolution dans une entreprise est théoriquement liée à nos compétences et notre expérience, en pratique, ce n’est pas toujours le cas. En effet, certains patrons ne se basent pas, tout à fait, sur les mêmes critères, si vous voyez ce que je veux dire ! Faut-il alors payer de son corps pour réussir ? Pour certains oui !
Selon le sexothérapeute Alain Héril « Compétition, consommation et performance, qui sont les fondements de notre économie, revêtent plusieurs formes dans notre société, et le sexe peut être une d’entre elles. Notamment dans les entreprises qui fonctionnent sur le principe tacite de “la fin justifie les moyens”. » Il ajoute que l’entreprise est un monde dans lequel chacun est l’objet de l’autre, régi par la notion de plus-value. Cette pratique serait alors banale, répandue et acceptée par tous ? Non, loin de là. Si certains y trouvent leur compte, d’autres au contraire en subissent les conséquences qui peuvent être dramatiques.
En effet, si elle peut être consentie parfois, elle est souvent contrainte. Cela peut se traduire par du chantage, la personne ne sera alors promue que si elle répond aux avances, ou pire par du harcèlement au quotidien. Pratique beaucoup trop utilisée aujourd’hui dans nos entreprises, certaines femmes osent parler pour la dénoncer. Mais qu’en est-il de celles qui se taisent et vivent ce calvaire tous les jours au travail ? Doit-on laisser le sexe prendre la place des conventions d’entreprises sans rien faire comme on respecterait les règles d’un jeu ?
Ne soyons pas non plus trop catégorique. Certaines femmes savent aussi parfaitement user de leurs atouts… si je puis dire… pour grimper les échelons !
Aussi, si l’acte sexuel est utilisé comme un outil de chantage en entreprise, il peut aussi devenir une réelle arme de destruction massive répandue grâce, ou plutôt « à cause », d’Internet et de ses nombreux sites de streaming et réseaux sociaux. Il est, en effet, très simple aujourd’hui d’avoir accès au « sexe ». Tellement simple, que même des mineurs peuvent, sans aucune difficulté, regarder des films pornographiques réservés normalement aux personnes majeures.
Le sexe sur Internet : un puits sans fond qui peut mener au drame
Streaming, sites de rencontres, réseaux sociaux, autant de terrains de chasse pour les addicts au sexe mais aussi pour les pédophiles et agresseurs sexuels. Disons-le d’emblée, l’industrie du sexe est l’une des industries les plus florissantes au niveau mondial !
Et c’est là que se trouve le réel danger d’Internet ! Ce dernier est devenu un dangereux facilitateur pour les personnes dépendantes et un « free space » pour les prédateurs. Véritable mine d’or, le Net regorge de vidéos pornographiques gratuites mais aussi de proies faciles confortablement installées derrière leur écran tchattant sur des sites de rencontres ou sur les réseaux sociaux. Comment être sûr(e) que je parle avec la bonne personne ? A-t-elle mis sa vraie photo ? Dois-je accepter le rdv ? Est-il possible que ce soit un traquenard ? Qui ne se pose pas ces questions aujourd’hui après les multiples histoires tragiques recensées dans les médias ? Comment peut-on échanger en toute confiance sur internet sans avoir cette peur du prédateur qui nous guette via son écran ? Comment les parents peuvent-ils laisser sereinement leurs ados naviguer sur internet alors que nous sommes matraqués par les publicités pornographiques et que nous avons un accès illimité aux vidéos ? Dans une société traumatisée par les scandales sexuels, de pédophilie ou de viol, peut-on encore avoir confiance en l’Homme ?
Lorsque l’on perd le contrôle…
La relation contrainte au sexe et à la pornographie est reconnue comme une addiction sans drogue parmi les plus destructrices pour les individus. Tabou, elle est souvent déniée par ceux qui en souffrent. Si nous traitons souvent ces personnes « d’obsédés sexuels », eux préfèrent se qualifier « d’addicts à l’amour », c’est quand même plus chic… n’est-ce pas ? Les médecins nomment cela le « donjuanisme » : un besoin irrépressible de séduire et de coucher avec le plus grand nombre de femmes possible, d’accumuler les conquêtes sans vraiment en ressentir du plaisir. Jugée comme la toxicomanie sans produit, l’addiction sexuelle est prise aujourd’hui très au sérieux en raison des dégâts qu’elle cause aux individus et des risques de dérapage qu’elle comporte. Mais alors que le sexe est un besoin primaire de l’espèce humaine au même titre que la nourriture, comment évaluer le « trop-de-sexe ? » Les addictologues précisent qu’il y a une pathologie de perte de contrôle lorsque la fréquence de l’acte sexuel est excessive et non contrôlée et qu’elle a des conséquences négatives pour la personne et son entourage. On comprend aisément qu’il est difficile d’évaluer le nombre de malades du sexe dans notre société actuelle. En effet, comment faire la part des choses entre les simples « papillons » qui profitent de leur célibat pour tchatter sur les sites de rencontres et regarder des films pornographiques de temps en temps et les réels malades « addicts au sexe » ? La frontière est tellement mince qu’une consommation effrénée de pornographie en ligne, ou cybersexe, pousse souvent les adeptes de ce « e-porno » vers l’addiction.
À noter également, que le rapport au sexe est également différent entre un homme et une femme ! J’espère vous en parler dans un prochain article…
Victimes ou agresseurs, des aides existent
Que l’on soit victime du sexe ou addicts, de nombreuses aides existent pour vous aider à vous en sortir. D’un côté comme de l’autre, il ne faut pas se murer dans le silence mais appeler au secours pour retrouver le chemin d’une vie plus apaisée et plus saine.
Pour les victimes, il existe des aides nationales :
- Le CFCV (Collectif Féministe Contre le Viol)
- Viols Femmes Informations
- Associations régionales/locales
Pour les pour les personnes dites « addicts »,
- Les centres d’addictologie pour les dépendants sexuels
- Les hôpitaux
- Les associations régionales/locales
Conclusion
Si le sexe ne gouverne pas le monde mais bien les hommes, ces mêmes hommes utilisent parfois leur sexe pour dicter leurs lois ! Arme puissante et parfois dévastatrice, le sexe est devenu aujourd’hui un outil comme un autre pour arriver à ses fins. Simple plaisir à assouvir, il est devenu pour certains une réelle addiction à soigner. Le prédateur, difficile à trouver dans cette jungle qu’est notre société, voit son terrain de jeu s’étendre à l’infini avec Internet et l’accès illimité aux vidéos pornographiques, sites de rencontres et réseaux sociaux en tous genres. Et c’est bien là le problème ! Trop banalisé, nous sommes tous devenus de probables victimes aussi bien au travail, dans la rue ou, plus incroyable encore, bien installés au chaud dans notre canapé derrière nos écrans… Alors, je ne sais pas s’il est trop tard ou pas, mais faisons en sorte, qu’à titre personnel, le sexe reste avant tout un réel moment de complicité et de plaisir ! Et si vous êtes une victime, n’hésitez pas à me contacter…
Charlotte Vallet – Sophrologue et hypnothérapeute à Paris