Non ! Jamais, je ne lui (leur) pardonnerai ! On a eu si mal, et parfois on a encore si mal, qu’il est souvent inenvisageable de pardonner. Avouons même, que l’on est plutôt dans un esprit de vengeance que dans un esprit de pardon…
Pourtant, c’est une erreur. Car lorsque l’on a été blessé, la blessure ne peut se refermer que si on la soigne. Et souvent la vengeance ne fait que l’aggraver. Le seul moyen de guérir est d’apprendre à pardonner.
Contrairement à ce que l’on pense, pardonner n’est pas un acte de faiblesse. Le pardon est une réelle faculté. Il permet d’abandonner nos rancunes, de changer notre regard sur celui qui nous a fait du mal, et surtout de nous apaiser et de nous libérer. Mais qu’est-ce que le pardon ? Et comment faire ?
Je n’ai jamais réussi à pardonner. Certes, mais ce n’est pas sans conséquences
Il nous est, à tous, arrivé un jour, et après avoir subi « quelques » traumatismes, de nous fâcher (restons poli…) avec quelqu’un : une amie, un petit ami, ses parents… Et ici, je ne parle pas d’une « petite dispute », mais de quelque chose de sérieux ayant conduit à une rupture plutôt violente, par exemple. S’en suit, au niveau émotionnel, tout un tas de réactions : révolte, colère, tristesse, désarroi, voire souvent une déprime…
Progressivement, une rancune profonde s’installe en nous, rancune consciente ou inconsciente qui, d’une part nuit à notre bonheur sur des périodes plus ou moins longues, et d’autre part peut aussi avoir des conséquences sur notre propre comportement. De surcroît, on passe beaucoup de temps à ruminer. Et ruminer, c’est une véritable source de stress et de mal-être dont il faut se débarrasser.
Mais attention, je ne dis pas que le pardon est la panacée ! Car si de nombreuses blessures peuvent être soignées par le pardon, tout n’est pas toujours pardonnable. Toutes les blessures peuvent-elles se refermer ? À cette question, pas de réponse par oui ou par non ! C’est à chacun de nous d’en juger. Mais si vous choisissez la voie du pardon, j’espère vous donner dans cet article quelques pistes pour y parvenir…
Mais pardonner, ça consiste en quoi ?
Nous pensons souvent que pardonner est une façon d’excuser ou d’oublier le mal fait. FAUX !
Nous pensons aussi que pardonner veut forcément dire : se réconcilier. Encore FAUX !
Le pardon, ce n’est donc pas « s’excuser ». Ce n’est pas non plus oublier, ou même se réconcilier.
Pardonner, c’est être capable d’abandonner la rancune qui nous ronge pour retrouver la paix avec nous-même. C’est la clé pour nous libérer de toutes les pensées négatives qui nous envahissent et nous obsèdent : une sorte de pansement émotionnel qui nous permet de ne pas nous autodétruire par le stress du ressentiment.
Mais comment y parvenir ?
Parfois, se mettre à la place de l’autre peut suffire
Essayons d’abandonner notre rancune et mettons-nous à la place de l’autre au moment où il nous a fait du mal. Peut-être avait-il(elle) des problèmes personnels ou professionnels. Le but, ici, est d’essayer de comprendre ce qui pourrait expliquer son geste, ses faiblesses, sa zone de vulnérabilité. Il faut également essayer de se remémorer les bons moments passés ensemble et décider de passer l’éponge. Plus facile à dire qu’à faire, me direz-vous ! Mais en faisant ces efforts, nous permettons à notre cerveau de réévaluer, en quelque sorte, l’événement traumatisant en des termes plus positifs. C’est un moyen de changer notre regard sur la situation afin que cette rancune toxique qui nous grignote, se transforme et commence à disparaître.
Et si on n’y parvient pas, pardonner ça s’apprend !
Vous l’avez compris, il n’y a pas de baguette magique. Le processus ne s’enclenche pas aussi vite pour tout le monde. En effet, certaines personnes le mettent en place spontanément et d’autres avec beaucoup plus de difficultés. Mais rien n’est perdu, nous pouvons tous apprendre à pardonner et y arriver. Nous pouvons comparer ce processus à un entraînement sportif. Vous serez sûrement d’accord avec moi : il faut de la volonté et beaucoup de travail pour atteindre la première place du podium. Eh bien, ces deux qualités sont aussi nécessaires pour atteindre le pardon.
Alors, place à l’exercice et aux techniques pour atteindre notre objectif.
Le processus du pardon, un petit exercice
Pour accompagner toutes les personnes qui souhaitent emprunter le chemin du pardon, le centre Greater Good de l’université de Californie, à Berkeley a mis au point des exercices inspirés des dernières découvertes en neurosciences et en psychologie. Voici un exemple d’exercice conçu par le Dr Fred Luskin de l’université de Stanford.
Cet exercice (résumé) comporte huit étapes :
- Étape 1 : Avoir une vision claire du mal qui nous a été fait et être capable d’exprimer précisément pourquoi nous avons été blessé.
- Étape 2 : Se faire la promesse d’aller mieux ; le pardon étant une démarche que l’on fait avant tout pour nous-même.
- Étape 3 : Garder à l’esprit que pardonner ne veut pas dire se réconcilier.
- Étape 4 : Se rendre compte que ce que l’on ressent n’est pas la conséquence de l’offense qui nous a été faite mais de nos propres pensées.
- Étape 5 : Pratiquer des exercices antistress dès que l’on se sent envahi par des pensées négatives.
- Étape 6 : Faire le choix de ne pas attendre des autres ce qu’ils sont incapables de nous donner.
- Étape 7 : Avoir une vision positive de la vie tournée vers l’avenir plutôt que nous focaliser sur nos sentiments négatifs liés au passé.
- Étape 8 : Vous êtes en mesure de pardonner !
La méditation, une technique vers le pardon…
La méditation fait partie des techniques qui peuvent aider dans ce processus long et intime qu’est le pardon. Elle permet de développer de la matière grise dans une zone bien précise de notre cortex, ce qui nous confère une capacité plus importante à imaginer les pensées des autres, et nous permet donc de pardonner plus facilement.
Et rassurez-vous, contrairement à ce que beaucoup pensent, méditer n’est pas se vider ! Ce n’est pas non plus, ne plus rien ressentir, bien au contraire.
La méditation, ce n’est pas « être autrement » mais c’est « être posé ». C’est prendre conscience de chaque partie de son corps dans son environnement, au sens large du terme. Elle permet de nous rapprocher de nous-même, de réaliser pleinement ce que nous sommes et de l’accepter.
Et comme toute pratique la méditation s’apprend !
… mais aussi l’hypnose et la sophrologie
Ces deux autres techniques, toutes aussi bénéfiques que la méditation, nous permettent de nous libérer de ces poids dont nous sommes lestés et qui nous empêchent de vivre en paix !
En ce qui concerne l’hypnose, le but est de mettre le patient dans un état hypnotique qui permet d’accéder à son inconscient. Le thérapeute, via un dialogue, induit une modification de l’état de conscience. Son rôle est ensuite de soutenir l’imaginaire, pour aider le patient à trouver lui-même les ressources qu’il possède et qui peuvent l’aider à guérir de ses souffrances.
La sophrologie, autre technique, vise à amplifier la sérénité et le mieux-être. La sophrologie repose sur des techniques de relaxation et d’activation du corps et de l’esprit. Elle amène les individus à travailler sur leurs propres valeurs et à mieux se connaître. Et ainsi à trouver les solutions qui leur correspondent.
Sophrologue et hypnothérapeute à Paris, je suis en mesure d’en parler et de vous aider. N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez en discuter.
Conclusion
Pardonner, quand c’est possible : c’est possible ! Mais ça peut être long. Il faut en avoir conscience lorsque l’on décide d’entrer dans ce processus. Avec de la volonté et du travail, nous pouvons tous y arriver, et nous libérer enfin de toute cette rancune et cette colère qui nous envahissent au quotidien. Pardonner nous rend donc plus heureux, lesté de ce poids, débarrassé de ce mal qui nous ronge. C’est donc encore plus qu’un pansement sur nos blessures émotionnelles ! C’est guérir.
Charlotte Vallet
Hypnotherapeute et Sophrologue sur PARIS