Cela fait un certain temps que je médite sur le sujet de « la peur ». Que ce soit à titre personnel, ou que ce soit chez mes proches, j’ai l’impression que les peurs empêchent l’exécution de nombreuses actions. A longueur de journée j’entends des affirmations à ce sujet : « j’ai peur qu’il ne m’apprécie pas » « j’ai peur de ne pas savoir le faire » « j’ai peur de partir à l’étranger », « j’ai peur qu’il/ elle me quitte », « j’ai peur de la solitude » … « j’ai peur de perdre mon travail » …Cependant, de savoir que nous avons des peurs c’est un fait, mais de tenter de guérir ses peurs c’est autre chose. C’est donc sur cela qu’il faut réfléchir et agir. Réussir à mettre le doigt sur une peur et tenter de faire un gros travail de fond pour que cette peur ne nous pénalise plus.
J’ai longtemps eu de nombreuses peurs en tous genres. J’en ai encore quelques-unes c’est évident , et j’en aurais toute ma vie; ceci-dit, ma grande solitude lors de mes voyages, m’a grandement fait réfléchir, et fait mûrir le sujet de mes peurs personnelles. J’essaie chaque jour de guérir mes démons intérieurs pour avancer et pour canaliser certaines émotions.
Avant toute chose : Qu’est-ce que la peur ?
La peur est une force négative qui nous freine dans notre élan. Celle-ci a des répercussions face à notre envie et notre besoin d’avancer. Elle est comme un démon qui ronge une partie de notre esprit. Nous sommes tous éperdument conscient d’avoir des peurs en nous, mais elles ne sont pas faciles à assumer. Voir très difficiles à assumer. Surtout lorsque nous sommes dans un culte de « l’hyper-performance » ou il n’y a aucune place qui est laissé à la peur. Les médias nous renvoient d’ailleurs à longueur de journée, des images positives de personnes fortes « BE STRONG ». Comme si , sans cette force , vous n’avez pas le droit d’exister.
Prenons pour exemple, les personnalités connues. Elles sont souvent mises au-devant de la scène dans un moment de leur vie où elles sont au « top ». Une Taylor Swift, un Obama, ou un Nadal, dans un autre registre, n’auraient pas la même popularité en étant « de façon assumée » remplis de peurs. Aujourd’hui, nous avons d’ailleurs tous cette tendance à nous dire que plus on se montre fort, mieux ce sera. La fuite de la vulnérabilité à tout prix … (je vous ferai un article à ce sujet ce week-end).
Mais, ce sera mieux pour qui ? A part de se mentir à soi-même, personne d’autre n’en paiera les conséquences. Au final , on fini par se mettre des œillères et ne plus vouloir les voir ces peurs, car elles en deviennent pour beaucoup une honte.
L’être humain est constitué de forces et de faiblesses et ce sont ces deux antagonistes qui nous permettent d’être ce que l’on est. Il ne faut alors pas mettre de côté nos peurs ou nos blocages comme s’ils représentaient « l’ennemi ». La peur est essentielle, elle est là pour éviter le danger, il faut alors se réconcilier avec celle-ci. L’assumer et puis tenter de l’améliorer, sans la bannir pour autant.
N’oublions pas qu’une peur ça se travaille constamment de façon à réussir à vivre avec. Si jamais nous nous mentons à nous même, en nous disant que nous n’avons aucune peur et que nous sommes forts, nous risquons alors de subir une contradiction interne à un moment donné.
Pour revenir sur la peur, Jules Renard disait que « la peur est une brume de sensations ».
En effet la peur n’est pas manifestée de la même manière selon les profils, et cela proviendrait de notre vécu. Ce sont des blessures internes et profondes provenant de l’enfance qui entretiennent nos peurs quotidiennes a l’âge adulte.
Identifions nos blessures principales
Lise Bourbeau met le doigt sur 5 blessures importantes, sur lesquelles il ne faut surtout pas tirer une croix.
Elle les appelle, les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même.
- Les blessures du rejet : personnes très sensibles à la moindre remarque, se sentant facilement rejetées et blessées en cas de contradiction. Ne se donnent pas le droit à l’erreur, sabotent leurs relations, n’osent pas donner leur opinion et parlent peu. Pour se guérir elles devront se pardonner et pardonner aux autres, affronter leur peur, oser s’affirmer et prendre leur place.
- Les blessures de l’abandon : ce sont des personnes qui ne se sont pas sentis assez nourris affectivement parlant. Ce sont aussi des personnes qui dépendent des autres et qui cherchent constamment leur soutien et leur approbation. Cherchent à attirer l’attention, et dramatisent énormément. Pour se guérir elles devront apprendre à être bien dans les moments de solitude, sans tout le temps avoir besoin d’autrui et chercher l’attention des autres. Ces personnes doivent apprendre à apprécier de se balader seules, de lire un bouquin, d’écrire … Des activités qui sont souvent liées aux solitaires.
- Les blessures de l’humiliation : ce sont des personnes qui se sont senties rabaissées et comparées toute leur vie, mais surtout durant l’enfance. Les personnes qui en souffrent se croient indignes et se sentent rabaissées constamment toujours. La masque de cette personne est le « masochisme ». Il faut que ces personnes apprennent à avoir confiance en elle, et soient remplies de gratitude face à ce que la vie leur donne.
- Les Blessures de la trahison:la trahison est lié à l’abandon. La personne ayant souffert de trahison veut montrer sa force et être dominatrice par rapport au sexe opposé. Elle a aussi beaucoup de difficultés à gérer le mensonge. Le masque de cette personne est « contrôleur ».
- Les blessures de l’injustice: cette blessure est liée au rejet. La personne qui en souffre souhaite être parfaite : au plan physique et dans ses actions. Ainsi, ces personnes préfèrent se couper de leur sensibilité plutôt que de risquer de mal faire. Le masque associé à l’injustice est « rigide».
Comment se manifestent les 5 blessures, et sont-elles guérissables ?
Nous les avons toutes plus ou moins en tant qu’être humain, mais certaines blessures sont plus importantes que d’autres.
Face à une situation X personne ne réagira de la même manière. Selon les circonstances personne ne percevra la situation de la même façon. Quoi qu’il arrive nous rencontrerons au moins 4 de ces blessures au courant de notre vie, et à ce moment la nous ne serons plus nous mêmes.
Comment guérir nos blessures fondamentales ?
Il faut prendre le temps de travailler sur ses blessures afin que les peurs s’atténuent au quotidien. Tout comme nous prenons du temps pour manger, ou respirer de façon essentielle, il faut s’accorder le même temps pour soigner ses blessures les plus profondes. Il faut commencer par prendre conscience de nos peurs et de les regarder bien en face. Les regarder avec un regard perçant, un regard d’homme bien assumé et qui sait ce qu’il veut. Se réconcilier avec la notion de peur, c’est aussi vivre en s’écoutant, et comme nous sommes notre meilleur ami, il faut passer par là.
Frappez à la porte de votre bien être intérieur si jamais vous n’avez pas la clef et discutez avec vos émotions ! Il ne faut jamais saccager ce qu’on ressent car une blessure intérieure n’est en rien une honte. Tout le monde en a même si personne ne vous en parle. Écouter ses peurs, c’est aussi se demander de quels dangers elles nous avertissent. Parfois cela permet aussi d’anticiper les mauvaises surprises. Il ne faut surtout pas oublier de les rassurer avant toute chose.
Petit + : Faire de la médiation aide beaucoup ainsi que de respirer chaque jour calmement et paisiblement.
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