Quitter son job pour devenir prof de plongée dans les Caraïbes ou prof de yoga, ouvrir un gîte ou une ferme écologique à la campagne, aménager un camping-car et faire le tour du monde… Qui n’y a pas pensé un jour ?
Et les statistiques le prouvent. Près de 80 % des Français ressentent, un jour, ce besoin de tout quitter pour recommencer autre chose. Mais combien le font ? Beaucoup, beaucoup moins… À peu près 1 % par an. Ce n’est en effet pas facile de faire ce grand saut…
Je suis bien placée pour vous en parler… puisque je l’ai fait. Certes, je n’ai pas tout quitté pour partir vivre en Afrique… mais j’ai quitté mon petit confort « professionnel », pour repartir de zéro. C’était, à l’époque, devenu indispensable pour moi de redonner du sens à ma vie.
Et je ne le regrette pas, bien au contraire !
Mais effectivement, cette quête du bonheur, ça se mérite… Le chemin de la « liberté » est quelque peu semé d’embûches. Tant de choses se bousculent dans notre esprit ! Alors, pourquoi est-ce si difficile ?
L’envie d’être heureux : une aspiration propre à l’être humain
Comme dit dans l’introduction, nous sommes nombreux (voire de plus en plus nombreux) à exprimer cette envie de changer de vie. En effet, nous aspirons tous à vivre, une vie « heureuse ». Tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel. Mais… , je ne vous apprends rien : la vie n’est pas un long fleuve tranquille… Si certaines situations peuvent être supportées ou supportables, d’autres peuvent devenir un véritable calvaire. Et lorsque l’on se trouve en porte-à-faux perpétuel avec « qui nous sommes » ou « ce que nous voulons », la vie peut devenir un enfer.
La boule au ventre le dimanche soir car on ne veut plus se lever pour aller au travail… Le sentiment de ne servir à rien… Le sentiment d’être impuissant face à tout ce qui produit autour de nous… Cette société parfois cruelle, souvent injuste… Le sentiment de subir, de n’être qu’un simple spectateur de notre vie…
Et les jours passent, les uns après les autres… Tout ceci engendre une frustration grandissante, laquelle engendre un mal-être, qui peut devenir insupportable pour notre entourage mais surtout pour nous-même, et notre propre santé. Notre petite voix nous dit « bouge-toi, change de vie », mais on ne le fait pas.
Pourquoi est-ce si difficile de changer de vie ?
Trop de peurs nous retiennent
Déjà, et c’est humain, le changement fait peur. Car même si l’on a tendance à se plaindre de notre quotidien, nos petites habitudes nous rassurent. En effet, l’inconnu fait peur car on n’a pas la certitude que nous réussirons à changer de vie. Et c’est ce manque de certitude qui nous empêche de franchir le pas. Eh oui… Changer de vie comporte des risques. Et nous n’avons pas tous le même comportement face à la prise de risques.
Il faut une certaine dose de courage… Car entre « penser les choses, les imaginer, voire fantasmer » et « agir » pour qu’elles se concrétisent, il y a un grand pas à franchir.
Et là, il y a moins de monde au portillon. Mais, là encore, c’est humain. On a tous un petit côté qui nous pousse à « attendre que tout nous tombe du ciel. » On attend le miracle. Eh non ! Rien ne tombe du ciel dans la vie. Il faut toujours se donner les moyens d’atteindre ce que l’on veut. Si on le peut, bien sûr !
Un autre point qui peut freiner aussi un tel projet, c’est le regard des autres. Ce fameux regard des autres. Que vont-ils penser de moi ? Ils vont me prendre pour une inconsciente, une folle ? Et si je me plante ? Je vais être ridicule…
Sachant quand même, que quelque part, certains vous envieront très certainement…
Son propre regard aussi. Si on échoue, on se sentira « nulle ».
Au contraire, il faut se dire que l’on aura eu le courage d’essayer. Courage, que peu ont !
Et accessoirement… ce projet peut aussi impliquer un conjoint, la famille… On culpabilise.
Et si on soignait ces peurs ?
Mais, malgré tout cela, si l’on veut vraiment changer de vie, c’est possible. Dans mes podcasts de la série « combattantes », j’ai pu rencontrer beaucoup de personnes qui ont osé franchir le pas, et qui aujourd’hui sont heureuses et fières de l’avoir fait. Je vous invite à les écouter, ici, ou ici, si vous cherchez de la motivation.
En effet, il ne faut pas que ce projet reste uniquement dans la tête.
Le plus difficile est de prendre LA décision. Et pour la prendre, il faut bien « se » préparer et bien préparer son projet. Voici quelques pistes pour vous y aider.
Il faut verbaliser et formaliser le projet
Le verbaliser
Oui, il faut en parler. Avec son entourage proche déjà, en tout cas avec des gens en qui l’on a confiance. Et qui porteront un regard objectif et désintéressé.
Ou en parler à un « bon » thérapeute qui saura faire la différence entre une véritable envie de changer, indispensable à notre équilibre, voire à notre santé et un mal-être temporaire. Il saura également percevoir si nous sommes prête à le mettre en œuvre, et donc si nous trouverons la force d’y arriver.
Prendre du temps ou du recul et le formaliser
Ensuite, il faut surtout prendre du temps et formaliser les choses progressivement. Pour ma part, j’ai eu la chance de pouvoir faire break et faire le tour du monde. Mais si vous n’avez pas cette chance, vous pouvez vous fixer quelques mois pour vous y consacrer pleinement. Vous prenez un cahier, et vous écrivez.
- La première étape est, bien sûr, de peser le pour et le contre, c’est le b.a.- ba. Mais si déjà on en arrive là, on sait qu’il y a plus de plus pour que de contre. Mais obligez-vous à les écrire noir sur blanc, au cours du temps.
- Ensuite, il faut dresser la liste (progressivement) de tout ce qu’il faut faire pour changer de vie (plus ou moins longue selon le changement envisagé). Si vous avez déjà un projet de vie en tête, ce sera déjà plus facile. Sinon, cette étape vous demandera un certain temps.
- Envisager, bien sûr, l’aspect financier. À court terme, à moyen terme et à long terme.
- Envisager aussi un plan B ou une solution au cas où vous n’y arrivez pas. Pensez aussi que vous pourrez toujours (ou très souvent) revenir à votre situation actuelle.
Se préparer au fait que tout ne sera pas facile
Un point important, et non des moindres, qu’il faut tout de même évoquer, c’est que ce ne sera pas tous les jours facile ! Il faut vous préparer au fait que vous passerez par des hauts et des bas. Des phases euphoriques, et des phases de découragement…
Conclusion
Si vous ne supportez plus votre quotidien, si votre moral et votre santé en sont affectés, si la pensée de changer de vie vous traverse régulièrement l’esprit, si vous avez un projet, une envie, je ne peux que vous conseiller de vous mettre au travail… On n’a qu’une vie ! Ne l’oublions jamais.
Charlotte Vallet – Sophrologue et hypnothérapeute à Paris