Comment ça ? Vous avez 30 ans et vous n’avez pas d’enfant ? La plupart de vos copines en sont déjà au deuxième…Eh bien non ! Vous n’en avez pas. Et c’est votre choix.
Les raisons peuvent être très différentes d’une femme à l’autre, mais une fois de plus, la société dans laquelle nous évoluons, nous laisse à penser que ne pas avoir d’enfant à 30 ans, ce n’est pas très « normal »…
Pourtant, aujourd’hui, de plus en plus de femmes ayant la trentaine passée n’ont pas d’enfant voire n’en désire pas. Les grossesses tardives sont de plus en plus répandues et le nombre de naissances en baisse. Il ne fait d’ailleurs que baisser depuis 2015.
Une question se pose alors : pouvons-nous vraiment parler de « normalité » ? En effet, la place des femmes dans la société et au travail ayant tellement changé ces dernières années n’est-ce pas tout simplement logique qu’il y ait une répercussion sur le taux de natalité, sur l’âge auquel elles tombent enceintes, mais aussi sur l’envie d’être mère tout simplement ?
Pourtant, il semble encore très ancré (c’est même sûr) qu’il est dans la nature des choses d’avoir des enfants, et si possible avant 30 ans. Et encore plus, qu’il est normal d’avoir envie d’avoir un enfant. Serait-ce donc une obligation ? Voyons déjà ce qu’il en est en termes d’âge…
Où en est-on sur l’âge moyen d’une première grossesse ?
En 2015, l’âge moyen était de 28,5 ans (source INSEE). En 2017… devinez ?
30,6 ans. Eh oui !
Bien sûr, c’est une moyenne, et cela ne veut pas dire grand-chose. Si ce n’est tout de même que le constat est sans appel : les Françaises ont des enfants de plus en plus tardivement.
L’institut National des études démographiques (INED) a publié, le 23 janvier 2019, une étude sur les maternités tardives. Le constat : de plus en plus de femmes font leur premier enfant la quarantaine passée. En 1984 ces grossesses représentaient seulement 0,5% contre 2 à 4,7% en 2014. On peut noter aussi une hausse de la natalité chez les femmes de plus de 50 ans. Elles étaient 287 en 2002 contre 1293 en 2016.
Les principales causes de ce décalage dans le temps sont multiples selon l’étude :
- Le fait que de plus en plus de femmes font des études supérieures longues
- La difficulté d’entrer sur le marché du travail
- Les postes à responsabilité qui se multiplient et qui laissent moins de temps
- Les recruteurs qui ne souhaitent pas embaucher une femme de 25 ans sachant qu’elle va « tomber » enceinte.
- L’hétérogénéité des parcours sentimentaux
- La procréation médicalement assistée (PMA)
- La généralisation de la contraception
- Le recours de plus en plus fréquent à l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG)
- Etc.
Des changements de mentalité assumés
Hormis ces phénomènes, de nombreuses femmes assument également le fait de ne pas encore avoir d’enfant, et de ne pas en vouloir.
La procréation n’est-elle pas liée à l’envie ou non d’avoir un enfant ? N’est-il pas mieux d’attendre lorsque l’on n’a pas l’envie d’en avoir un tout de suite même si nous avons passé la trentaine ? Des femmes témoignent :
« Avoir un enfant pour se faire plaisir, et ne pas trouver le temps de s’en occuper comme il faudrait, est-ce une décision généreuse ? On m’a parfois prédit que je finirais seule, sans personne pour veiller sur moi lorsque je serai vieille. Je trouve bizarre de vouloir procréer pour combler sa peur du vide. Suis-je pour autant égoïste ? », « j’en ai marre de me justifier », « notre génération veut s’épanouir par elle-même avant tout, tout simplement. »
« Si tu as la trentaine, que tu es une femme et que tu ne veux pas d’enfant, soit tu es douteuse soit tu vas “forcément changer d’avis”. Comme si la finalité de toute existence était de vouloir, que dis-je, de devoir procréer. Mais je ne vais pas faire d’enfants pour me tenir compagnie quand j’aurai 70 ans. », « Quand LA question a commencé à m’être posée, j’ai senti le piège se refermer. J’allais sur mes 30 ans, j’étais en couple depuis plus de trois ans, et j’avais sans arrêt le droit à : « C’est pour quand le bébé ? » »
Pour résumer, on vous fait véritablement culpabiliser… et pourtant…
Même si l’on n’y pense pas tous les jours, le fait de ne pas avoir d’enfant à 30 ans peut devenir peu à peu une source de stress… une charge mentale supplémentaire.
Pourtant, si l’envie n’est pas là, il n’y a aucune raison de culpabiliser ! Et surtout de se sentir “obligée” !
Pour vous déculpabiliser, voici quelques bonnes raisons de ne pas se forcer à avoir un enfant lorsque l’on n’est pas prête :
- Vous devez tout de même avoir un travail stable et un salaire qui vous permettent d’accueillir l’enfant dans de bonnes conditions financières.
- Vous devez prendre le temps de profiter à deux. Et bien sûr, de faire cet enfant avec un père que vous aimez et respectez.
Mais surtout…
L’enfant doit être voulu et attendu ! La fibre maternelle n’arrive pas forcément au même moment pour toutes les femmes. Certaines ne l’ont même jamais.
Pourtant, on peut voir des femmes, qui « casent » la conception d’un enfant en fonction de leur carrière professionnelle. Elle décide de le concevoir avant leur entrée dans le monde du travail. L’enfant est conçu pour ne pas être un obstacle à l’évolution professionnelle (la faute (en partie) aux mentalités des recruteurs). Résultat, l’enfant n’est pas réellement désiré… avec toutes les conséquences que cela peut avoir, et pour la mère (babyblues, dépression) et pour l’enfant qui, dès sa naissance, peut se sentir rejeté.
Et puis, il y a celles qui refusent d’avoir un enfant tout simplement parce qu’elles ont pris conscience qu’élever correctement un enfant passe par des sacrifices qu’elles ne sont pas en mesure d’assumer. Et ça c’est plutôt noble.
Puis, il y a celles qui ont peur de l’avenir, et qui se demandent s’il est raisonnable de faire un enfant dans le monde dans lequel nous vivons et vers lequel nous allons…
Bref, comme pour beaucoup de choses dans la vie, peu importe la raison. Ce qu’il faut avant tout, c’est être en accord avec soi-même et ne pas se calquer sur « les autres ». La maternité n’est pas quelque chose que l’on peut prendre à la légère. De plus en plus de femmes commencent à refuser cette idée d’enfanter à tout prix. Et là encore, c’est plutôt une très bonne chose.
Attention cependant aux risques des grossesses tardives
Si les femmes primipares sont de plus en plus nombreuses à la trentaine voire à la quarantaine passée, certains risques existent :
- Fausses couches
- Malformation du fœtus
- Trisomie 21
Mais, là encore, pas de panique Mesdames ! À 30 ou 35 ans tous ces risques sont bien moindres qu’à 40 ou 45. De plus, les progrès de la médecine et les suivis médicaux renforcés nous permettent d’envisager des grossesses « tardives » sans souci.
Alors ?
Pas d’enfant à 30 ans ?
Déculpabilisez… Avoir un enfant n’est pas une obligation !
Bien au contraire…
Vivez avant tout ce que vous désirez et non pas ce que « les autres » attendent de vous.
Charlotte Vallet – Sophrologue et hypnothérapeute à Paris